La mastectomie est une opération qui consiste à retirer la totalité de la glande mammaire, c’est-à-dire le tissu mammaire, y compris le mamelon. Après une mastectomie, vous pouvez éventuellement envisager une reconstruction mammaire.
Timing de la reconstruction
Une reconstruction mammaire peut être pratiquée à différents moments :
Avantages d’une reconstruction mammaire immédiate
Il est clair que cette procédure est psychologiquement moins éprouvante pour la femme. Il ne faut qu’une seule intervention et une seule anesthésie. Le risque de complications est donc limité à 1 fois, et il n’y a qu’une seule phase de revalidation.
Types de reconstruction mammaire
Nous pouvons scinder les reconstructions mammaires en deux grands groupes, en l’occurrence les reconstructions au moyen d’une prothèse, d’une part, et les reconstructions autologues, d’autre part.
Tissu de la paroi abdominale : Le lambeau libre « DIEP' (deep inferior epigastric perforator)
Le tissu adipeux de la paroi abdominale entre le nombril et le pubis a été utilisé pour la première fois en vue d’une reconstruction mammaire en 1979. Ce tissu ou « lambeau » a été baptisé TRAM (Transverse Rectus Abdominis Myocutaneous).
Au cours des 2 dernières décennies, l’utilisation de ce tissu est devenue la référence pour la reconstruction autologue. La tendance à prélever de moins en moins souvent le muscle grand droit de l’abdomen a finalement débouché sur le développement du lambeau libre DIEP (Deep Inferior Epigastric Perforator). Les vaisseaux qui apportent le sang à la graisse et à la peau, à travers les muscles grands droits de l’abdomen peuvent être disséqués facilement, en écartant simplement ces muscles. Il n’est donc plus nécessaire d’enlever le muscle grand droit de l’abdomen.
Avantages
Après l’intervention, il n’y a pas d’affaissement de la paroi abdominale ni de perte de fonction des muscles du tronc. Les patientes qui ont subi une reconstruction à l’aide d’un lambeau DIEP peuvent généralement reprendre leurs activités normales 4 à 6 semaines après l’intervention.
Étant donné que le lambeau libre DIEP possède un pédicule vasculaire plus long, le modelage du nouveau sein avec le tissu cutané et adipeux abdominal sera plus facile, et le résultat esthétique sera meilleur.
Inconvénients
Les inconvénients de cette technique sont essentiellement de nature microchirurgicale, comme avec le lambeau libre TRAM : une opération plus longue (environ 7 heures pour 1 côté, 9 heures pour les 2 côtés) et le risque de thrombose éventuelle (environ 5 %), voire de perte complète du lambeau (environ 2 %). Il s’agit d’une opération moyennement lourde, qui nécessite une période de revalidation de 4 à 6 semaines. Pendant cette période, on est plus vite fatigué, et on ne peut rien porter (rien de plus lourd qu’un annuaire téléphonique). Au niveau du ventre, il y a une cicatrice qui court d’une crête iliaque à l’autre. La plupart du temps, cette cicatrice peut cependant être cachée.
Tissu de la région glutéale : le lambeau libre « S-GAP' (Superior Gluteal Artery Perforator)
Avec cette technique, on enlève une ellipse de peau et de graisse au niveau de la région glutéale (= de la fesse) et on la transplante en tant que lambeau libre vers le thorax, où on l’anastomose de manière analogue par microchirurgie. Le lambeau libre SGAP est le plus souvent utilisé lorsqu’il n’y a pas assez de tissu au niveau de la paroi abdominale. La qualité du tissu adipeux de la fesse est en effet un peu moins bonne que celle du tissu de la paroi abdominale.
Reconstruction de l’aréole et du mamelon
Lorsqu’on recourt à la technique de reconstruction mammaire autologue, il faudra automatiquement reconstruire une aréole et un mamelon. Le plus souvent, on attend environ 4 mois que le nouveau sein ait adopté sa forme définitive.
Le mamelon est le plus souvent reconstruit sous anesthésie locale au moyen d’un petit lambeau cutané, à l’endroit où le nouveau mamelon doit être créé. Ceci occasionnera de nouvelles petites cicatrices au niveau du sein, à proximité du mamelon nouvellement formé. Ces cicatrices seront toutefois camouflées par le tatouage de l’aréole.
De temps en temps, le mamelon peut être reconstruit en transplantant une partie de l’autre mamelon. Ceci n’est évidemment possible que si l’autre mamelon est suffisamment grand pour qu’on puisse en prélever un morceau. L’aréole est reconstruite au moyen d’un tatouage sur cette région. Ce tatouage est réalisé environ 1 à 2 mois après la reconstruction du mamelon.